JOURNAL

"Celui qui dit la vérité, il doit être exécuté."

 

N°58,          2 septembre 2001


SAMIR BERKERA VOULAIT TUER TOUS LES FLICS !

Voici une dépèche AP sur les événements de Béziers :

« dimanche 2 septembre 2001, 17h04

BEZIERS (AP) -- Deux personnes ont été tuées dimanche matin à Béziers (Hérault) lors de scènes ''dignes d'une véritable guerilla urbaine'', selon le commissaire principal Jean-Louis Gaches du commissariat central de Béziers.

Les victimes sont le directeur de cabinet du maire de Béziers, Jean Farret, 43 ans, et son meurtrier présumé Samir Berkera, 27 ans, un repris de justice demeurant dans la cité de la Devèze à Béziers.

Le ministre de l'Intérieur Daniel Vaillant devait se rendre à Béziers dans l'après-midi, ainsi que le président de Démocratie libérale Alain Madelin. Jean Farret, chef de cabinet de Raymond Couderc, était membre de DL.

C'est dans la cité de la Devèze, considérée comme la plus chaude de la banlieue de Béziers, que les événements ont commencé dans la soirée de samedi. Vers 21h, des habitants signalent à la police que deux bandes rivales de la cité règlent leurs comptes sur la voie publique, notamment en tirant des coups de feu.

La première patrouille de police, avec à bord quatre gardiens de la paix, n'a pas le temps de réaliser: à peine est-elle arrivée sur place qu'une forte déflagration se produit. Le véhicule de patrouille vient d'être atteint à l'arrière par une roquette lancée par un bazooka. Miraculeusement, les quatre policiers sortent indemnes du véhicule et réclament des renforts.

Toute la ville est alors quadrillée pour retrouver le possesseur de cette arme de guerre, qui a pris la fuite à bord d'une voiture dans laquelle se trouve un complice. Vers 2h du matin, une rafale de pistolet mitrailleur est tirée sur la façade du commissariat central de police. Puis, quelques minutes plus tard, une roquette est de nouveau lancée en direction du commissariat et vient pulvériser une voiture en stationnement.

Le tireur est rapidement identifié: il s'agit de l'homme qui est activement recherché depuis le début de la soirée. Il parvient une nouvelle fois à quitter les lieux.

Vers 8h30, le directeur du cabinet du maire de Béziers, Jean Farret, informé des événements de la nuit, s'apprête à se rendre au commissariat et s'arrête à une station-service de Béziers pour faire le plein de carburant, après avoir équipé sa voiture personnelle d'un gyrophare.

''Sami Berkera, qui passait par là, a cru qu'il s'agissait d'un policier en civil. Il a de nouveau utilisé son lance-roquette, déchiquetant la voiture. M. Farret est mort sur le coup'', a précisé le commissaire principal Jean-Louis Gaches.

A plusieurs reprises, Samir Berkera téléphone au commissariat central en prévenant qu'il va tuer tous les policiers de Béziers et qu'il va faire sauter le commissariat. ''Nous l'avons convaincu de venir à un rendez-vous sur un parking à la sortie de la ville pour qu'il puisse discuter avec le commissaire central'', raconte le commissaire principal Gaches.

Le repris de justice accepte finalement ce rendez-vous, fixé à 10h. Sur le parking, une vingtaine de policiers d'élite du groupe d'intervention de la police nationale (GIPN), venus de Marseille, sont au rendez-vous. Dans des circonstances qui font l'objet d'une enquête à la demande du procureur de la République de Béziers Raymond Morey, le GIPN ouvre le feu sur Samir Berkera, qui est abattu.

Selon les premiers éléments de l'enquête, il aurait mis les policiers en joue avec son bazooka.

Cette affaire a suscité une énorme émotion à Béziers, où de nombreux témoins confirment avoir assisté à des scènes de guerilla urbaine.

Samir Berkera était défavorablement connu de la police et de la justice et avait été condamné dans le passé pour des vols avec violence et des cambriolages.

Cette affaire survient dans un climat qui était tendu entre les jeunes Maghrébins de la Devèze et les policiers de Béziers. Ces derniers mois, les hommes et les véhicules du commissariat avaient été pris pour cibles, tandis que des policiers faisaient l'objet de menaces de mort.

Dimanche, les enquêteurs du service régional de police judicaire (SRPJ) de Montpellier s'attachaient d'une part à retrouver le complice de Samir Berkera, et d'autre part à déterminer la provenance de cette arme de guerre redoutable. »

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Commentaires : 1°) Samir Berkera voulait tuer tous les flics !
                           2°) Il est probablement mort en tombant dans un piège tendu par la police : c'est ce qu'on appelle la suppression de la peine de mort !
                           3°) Il n'est pas du tout sûr que tout ait commencé par des bagarres entre bandes de banlieue. l'État et sa police mentent sans arrêt (Je ne vois pas le rapport entre une bagarre entre bandes, et un bazooka avec la volonté expresse de tuer tous les flics ! De plus une autre dépèche AP précise, sans jamais parler de bagarre entre bandes que : " Cet épisode sanglant est survenu après une série d'attaques ciblées contre le commissariat central de Béziers et des policiers: agressions verbales, menaces de mort, cocktails Molotov lancés dans la cour intérieure du commissariat. ")
                            4°) Il est sûr que la police et l'État ont intérêt à manipuler, par l'intermédiaire des médias notamment, mais pas seulement, les " bandes " de banlieue afin de les pousser à se battre entre elles. Car ça serait très dangereux pour le pouvoir, si les bandes de banlieue, le Black Bloc et autres autonomes etc. s'unissaient dans une même coordination pour faire la révolution ensemble !
                             5°) Je vous invite à lire ceci sur la violence révolutionnaire.

        A+

Post scriptum : Voici l'autre dépêche AP dont je parle entre parenthèse dans le 3° commentaire :

« Fusillade dans l'Hérault: deux morts (dimanche 2 septembre 2001, 12h16)
MONTPELLIER (AP) -- Deux personnes ont été tuées par balles dimanche à Béziers (Hérault) après une fusillade entre des truands et des policiers, a-t-on appris de sources policières.
La première victime est le directeur de cabinet du maire de Béziers, Jean Farret, âgé d'une quarantaine d'années, qui se trouvait sur les lieux de la fusillade, dans la nuit de samedi à dimanche, en compagnie du maire Raymond Couderc (DL), du préfet de l'Hérault et du procureur de la République.

Les malfaiteurs ont utilisé notamment un fusil d'assaut et un lance-roquettes pour atteindre des voitures de police. Une roquette a atteint le véhicule de Jean Farret, qui a été tué sur le coup.

La seconde victime est un des malfaiteurs présumés, qui avait pris la fuite avec ses complices. Il a été abattu quelques heures après la fusillade, dimanche matin, après avoir été localisé à Béziers par une vingtaine de policiers d'élite du Groupe d'intervention de la police nationale (GIPN), venus de Marseille, qui ont donné l'assaut de l'endroit où il se trouvait.

Cet épisode sanglant est survenu après une série d'attaques ciblées contre le commissariat central de Béziers et des policiers: agressions verbales, menaces de mort, cocktails Molotov lancés dans la cour intérieure du commissariat.

L'enquête a été confiée aux policiers du service régional de police judiciaire (SRPJ) de Montpellier. »

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Commentaire : vous noterez que cette dépêche AP (celle du post scriptum) a été envoyée avant la première dépêche que vous avez lu sur cette page et qu'elle ne parle pas de bagarre entre " bandes rivales ". Il est probable qu'ensuite l'État a donné ses ordres aux journalistes... c'est sans doute pourquoi, dans sa dépêche suivante, la première que vous avez lu, l'AP fit allusion à une " bagarre entre bandes " ! et la télé aussi a parlé aux infos du soir de " bagarre entre bandes " ! Cependant la dépêche Reuters ci-après ne parle pas non plus de " bagarre entre bandes " de banlieue :

« Le chef de cabinet du maire de Béziers tué par un forcené (dimanche 2 septembre 2001, 18h40)
TOULOUSE (Reuters) - Le chef de cabinet du maire de Béziers a été tué dimanche matin par un homme qui a été ensuite abattu par des policiers du Groupe d'intervention de la police nationale (GIPN).

Jean Farret a été tué à l'arme automatique vers 07h45 dans le quartier de la Devèze alors qu'il se trouvait à bord d'une voiture munie d'un gyrophare, a précisé le procureur de la République de Béziers, Raymond Horet.

"L'individu avait manifesté à plusieurs reprises son intention d'en découdre avec la police et les fonctionnaires de police", a ajouté le magistrat.

Le meurtrier avait auparavant ouvert le feu à plusieurs reprises sur des voitures de police. Les enquêteurs ont retrouvé à bord de sa voiture - une BMW volée - un lance-roquettes, un fusil à canon scié, deux revolvers et de nombreuses munitions

Le malfaiteur, qui était âgé de 29 ans, a été abattu à 11h00 par des éléments du GIPN qui, a précisé le magistrat, ont ouvert le feu "en état de légitime défense".

Le ministre de l'Intérieur, Daniel Vaillant, s'est rendu en fin d'après-midi à Béziers. A sa sortie du commissariat de police de la ville, il a déclaré à la presse qu'il était venu témoigner aux policiers son soutien et sa confiance.

"Ma présence ici est pour dire aux policiers: je suis à vos côtés, ma confiance est en vous. Cet homme, ce fou, a été arrêté dans sa folie meurtrière. Vous avez fait ce qu'il y avait à faire et je me réjouis du dénouement", a-t-il dit.

Le président Jacques Chirac a pour sa part téléphoné au maire DL de Béziers, Raymond Couderc, pour lui dire son soutien.

Ancien commandant de l'armée de terre, Jean Farret était un proche d'Alain Madelin, le président de Démocratie libérale. Il devait prendre sa retraite le 20 septembre prochain. »



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