25 avril 2005

Bandung 2005 
encore un sommet contre les peuples

     Il y a 50 ans, le 16 avril 1955, se tenait à Bandung, en Indonésie, une Conférence historique qui rêvait d'unifier l'Asie et l'Afrique contre l'Impérialisme.

     C'était un an après Dien-Bien-Phu et la signature du Traité des Cinq-Principes entre la Chine et l'Inde ; les troupes francaises utilisaient encore les ports de Pondicherry et de Calcutta...

     « Let Asia write her own history » [Laissons l'Asie écrire sa propre histoire], déclarait le président Soekarno à l'ouverture de la Conférence. C'était un an avant l'attaque du Canal de Suez par les troupes francaises, britanniques et israéliennes...

     Le 15 janvier 1956, le journal communiste indien BLITZ, racontait comment une bombe avait détruit en plein ciel un avion, le "Constellation", "The Kashmir Princess", qui devait transporter Chou En-Laï de Hong Kong à la Conférence de Bandung. (Titre de l'article : « Murder in the Air »)

     Plus tard, un agent de la CIA, John Smith, passé à l'Est, revendiquait l'attentat dans un article de Blitz, paru à New-Dehli, le 16 décembre 1967. (Titre : « I handled the Bomb that blew up the Kashmir Princess »)

     Aujourd'hui, il n'est plus nécessaire à l'impérialisme américain de fixer une bombe dans l'avion de monsieur Hu Jintao ou celui du docteur Manmohan Singh, les transportant à Bandung.

     L'Inde et la Chine semblent d'accord pour maintenir "artificiellement" des régimes pro-américains dans la région — et ce contre l'avis de leur propre population.

     La monarchie militaire, au Népal, et la dictature du général Musharraf, au Pakistan en sont les parfaits exemples.

     Le 1er février 2005 — date anniversaire d'une résolution de l'ONU qui condamnait, en 1951, la Chine comme étant l'agresseur lors de la Guerre de Corée — la Royal Nepalese Army, constituée "essentiellement" de bataillons ayant combattu sous drapeau britannique, prend le pouvoir à Kathmandou.

      Le 24 avril 2005, à la conférence de Bandung, le roi Gyanendra explique devant un parterre de présidents africains et asiatiques la justesse de leur combat.

     « De méchants terroristes menaçaient de détruire le Népal ; et étaient, à en croire le monarque, à 5 minutes de la victoire. »

     Après 40 minutes d'entretien avec "le lunatique" docteur Manmohan Singh, ce dernier assure le roi que l'aide militaire (paraît-il suspendue, le 2 février 2005) continuerait...

     « Il est plus facile de domestiquer les élites que de gouverner les peuples », sourit Gyanendra au sortir de la Conférence.

     Le retour de l'aide militaire indienne n'a pas coûté très cher au pirate de Kathmandou : la libération de 61 personnalités, le 22 avril, tel Bharat Mohan Adhikari, arrêté le 1er février, ex-ministre de son propre gouvernement, et ami, peut-être, de Sonia Gandhi...

     Selon un syndicaliste népalais, réfugié dans la clandestinité, "le roi a kidnappé la Démocratie et l'échange, coupée en morceaux, contre des cargaisons d'armes..."

     La veille de la conférence de Bandung, le 23 avril, le juge de la Cour suprême népalaise, Laxman Aryal et deux de ses éminents confrères, le doyen du Barreau, Shambu Thapa et un avocat Bhirmarjun Acharya, sont arrêtés à l'aéroport de Kathmandou.

     Ils s'apprêtaient à se rendre à un colloque à New-Dehli, organisé par leurs homologues indiens, dont le thème était "Constitutionnal Crisis in Nepal" [La crise constitutionnelle au Népal].

     Les avocats de la Cour suprême de l'Union indienne dénoncent l'arrestation de leurs collègues népalais et la dérive du pouvoir exécutif indien qui fournit des armes à une dictature sans provoquer le moindre débat au Parlement.

     « Le docteur Manmohan Singh, Premier ministre, n'est plus le maître dans sa propre maison, s'exclament les communistes, sa politique n'est plus celle du Congrès de Sonia Gandhi et des démocrates, solidaires du peuple népalais ; mais celle de la police, de l'armée et du Sangh Parivar » Les fascistes hindous ont perdu les élections au parlement indien, le 13 mai 2004 ; mais semblent toujours tenir l'appareil d'État.

      Les anarchistes notent, en observant l'attitude de Kofi Anam, à Bandung, qui dénonce la junte militaire birmane mais ne dit mot sur le Népal, par exemple :

     « Ce n'est plus le Mouvement des Pays Non-alignés ; mais celui de Pantins Très Alignés et Très articulés. »

          Himalove


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