4 juillet 2003

 

5 juin 2003 Batasuna inclut dans la liste européenne des organisations
terroristes réaction

Lors d'une conférence de presse, en présence du porte-parole
de Batasuna Xabi Larralde, le Député Européen indépendantiste
basque a fait remarquer qu' «il est aujourd'hui difficile de réagir à une
décision qui ne nous est parvenue seulement par voie de presse. En
aucun cas nous n'avons reçu pour avis la décision, ni à mes bureaux
de Bruxelles ni au siège de Batasuna.Nous, les premiers concernés,
ne savons pas sur quelle argumentation est basé la décision du
Conseil de l'Europe (des ministres de l'intérieur et de la justice), nous
pouvons donc affirmer qu'il y a une atteinte flagrante aux droits de la
défenseet aux garanties juridiques des citoyens européens.»

Le Député dénonce également l'opportunisme de l'Etat
espagnol qui tire profit de la crise au sein de l'Union Européenne
pour imposer ses critères répressifs. L'inscription de Batasuna
(d'Euskal Herritarrok et d'Herri Batasuna) à la liste européenne des
organisations terroristes a été acceptée par les Quinze pour éviter tout
blocage dans les travaux de construction européenne. En effet, la
menace de l'Espagne d'exercer son droit de veto dans la crise du
processus constitutionnel européen, explique l'accord des autres Etats.
Toutefois, la décision politique européenne ne devrait pas avoir de
traduction juridique car pour l'instant en Europe contrairement au
modèle espagnol, il y a une réelle séparation des pouvoirs: entre le
politique et le juridique. En fait, l'Etat espagnol par son chef de
gouvernement JM Aznar a fusionné les pouvoirs, à l'instar du système
franquiste qui sous couvert d'une 'loi des principes fondamentaux du
Mouvement se basant sur l'unité du pouvoir et la coordination des
fonctions' a fondu en un seul les pouvoirs politiques et juridiques.»
commanta l'Elu Européen.

«L'intention du Gouvernement Aznar est clairement de faire
disparaître la formation Batasuna de tout horizon politique; intention
déjà mise en œuvre au sein de l'Etat Espagnol de manière politique et
juridique. Aujourd'hui, Il arrache une décision politique à l'Union
Européenne, de fait le Conseil de l'Europe semble ne faire qu'un avec
la politique répressive espagnole. Pour autant les ministres
reprennent-ils à leur compte les dictats de l'ex-président du Conseil
José Maria Aznar qui prône comme priorité la lutte contre ETA niant
toute dimension politique au conflit basque?» poursuit le
parlementaire

Et de conclure par une citation du Président algérien Bouteflika
n'était -il pas prémonitoire que «l'accord de Rome fut signé par la
France qui exerçait une souveraineté pleine et entière sur une Algérie,
déjà dans sa troisième année de guerre de libération nationale et
néanmoins divisée en trois départements français. Y a-t-il eu alors un
seul pays signataire du traité de Rome (premier pas de la construction
européenne) qui ait eu le bon goût et la présence d'esprit de faire des
réserves en faveur de notre pays occupée et en lutte de libération
nationale?»


«Pas de conséquence juridique» reprend Xabi Larralde
membre de la direction nationale de Batasuna, «mais des dommages
certains pour la crédibilité démocratique européenne. Nous pensons
comme d'autres partenaires européens que Batasuna est
indispensable pour la résolution du conflit en Pays Basque. L'histoire
récente irlandaise démontre la nécessité et l'importance de
l'engagement du Sin Fein dans le processus du Vendredi Saint.»

« Il ya un an, nous avons fait une proposition de résolution du
conflit qui n'est autre qu'un scénario pour la paix, qui garantit
l'expression de tous et toutes les habitant(e)s du Pays Basque ainsi
que la défense de tous les projets politiques.Insérer Batasuna dans la
liste noire européenne ne pourra pas entraver notre travail politique
car le fondement de celui-ci n'est pas sa traduction institutionnelle
mais bien son enracinement dans la démocratie participative. Malgré
une offensive sans précédent par une illégalisation en cascade lors
des dernières élections municipales, nous avons pu en mesurer
toute la légitimité. C'est pourquoi nous continuerons notre travail de
formation politique qu'il soit ou non illégalisé car c'est un travail
nécessaire qui va au delà de la simple résistance car il construit un
avenir au Pays Basque et à ses habitants.» souligne l'élu bayonnais.

Pour finir le représentant de Batasuna Xabi Larralde lance un
appel aux forces progressistes européennes pour réagir et prendre
conscience que cette situation n'est pas atypique mais est un
précèdent européen où l'on pourrait sans effort d'imagination y voir un
président italien interdire un parti d'opposition qui serait résolument
engagé dans un changement radical de la société .

 


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