3 avril 2002

 

En soutien au peuple palestinien
perturbation du meeting électoral de Lionel Jospin à Dijon

Ci-dessous, le compte-rendu d'un rassemblement à l'initiative de
quelques femmes de diverses banlieues dijonnaises (Quetigny, Chenôve,
Grésilles, Longvic) ainsi que de quelques libertaires qui souhaitaient
interpeller vivement le gouvernement français sur la question
palestinienne.

La veille du meeting électoral de Lionel Jospin se tenant au palais
des expositions de Dijon, le jeudi 28 mars 2002, quelques centaines
d'affiches appelant à un rassemblement de soutien au peuple
palestinien avaient été collées. La trentaine de personnes présente
avec banderoles, torches et pétards fut empêchée de pénétrer dans le
cénacle de la grand-messe électorale. Nullement découragé-e-s par
l'acceuil des vigiles, les manifestant-e-s tinrent le siège du Palais
des congrès à grand renforts de cris, de percussions spontanées sur
les vitres, de tentatives d'intrusions et de slogans repris en choeur
("Sharon Assassin, Jospin Complice", "rendez la terre au
palestinien-ne-s", "solidarité avec le peuple palestinen", etc.). La
cohue enthousiaste dura pendant environ deux heures, et ce jusqu'à la
sortie des voitures officielles ainsi que de la foule de fans et
électeurs-trices. Les policiers de garde et leur complice journaliste
véreux (Gille Dupont pour ne pas le nommer, haï tant des populations
de certains quartiers "chauds" que des squatteureuses dijonnais-es
pour sa prose mensongère) en prirent pour leur grade. Cette petite
action quasi-spontanée fit encore une fois la démonstration qu'il
n'est nul besoin d'être nombreux-ses pour s'organiser et se faire
entendre. Après la conférence publique et exposition photo sur la
Palestine de début mars aux Tanneries ainsi que cette première action,
il est fort à espérer que d'autres initiatives de ce type et sur ce
thème se poursuivent.

Pas de collectifs ni de contacts formels pour l'instant, mais il est
toujours possible d'appeler aux Tanneries (O3 80 66 64 81) pour être
mis au courant d'éventuelles suites.

Vous trouverez ci-joint des extraits du communiqué qui avait été
envoyé aux médias locaux par le collectif spontané de soutien au
peuple palestinien. Une partie des libertaires dijonnais-es s'était
montrée solidaire de cette action, surtout dans une situation
d'urgence qui continue à se dégrader chaque jour. Nous tenons bien-sûr
toutefois à préciser que nous nous démarquons clairement d'une
certaine optique légaliste et pro-étatiste qui ressort de ce
communiqué.

"Citoyen-ne-s de ce pays, nous avons décidé de nous exprimer sur les
événements qui embrasent le Proche-Orient. En cette qualité, nous nous
sentons le devoir de condamner la politique menée par les
gouvernements israéliens à l'encontre du peuple palestinien au mépris,
tant des résolutions des Nations Unies, que des droits élémentaires de
l'Homme et du droit des peuples à disposer librement d'eux-mêmes. En
exprimant notre opposition à cette politique nous contestons la
prétention des dirigeants israéliens à la mener.

Nous estimons que le combat du peuple palestinien pour son
indépendance nationale est légitime. L'occupation qu'il endure depuis
plus de trente ans, en violation des principes du Droit international,
ainsi que l'exil forcé dans lequel sont maintenus les réfugiés
palestiniens n'ont que trop duré. Toute occupation génère tôt ou tard
une résistance de la part de celui qui la subit. Le climat de violence
dans lequel Israéliens et Palestiniens s'enferment aujourd'hui est le
fruit de cette longue occupation : les racines de leur affrontement
sont essentiellement politiques et non réductibles à un conflit
religieux. Proclamer son soutien à la cause d'une paix dont presque
tous se revendiquent ne suffit pas. Encore faut-il en définir les
conditions nécessaires. - Il convient avant tout de mettre en
application les décisions du Conseil de sécurité des Nations Unies, et
en particulier la résolution 242 qui exige le retrait d'Israël des
territoires occupés en 1967. Nous considérons, en effet qu'un État
palestinien ne serait pas viable si Israël maintenait sous sa
souveraineté ses implantations, illégales au regard du Droit
international, en Cisjordanie, à Gaza et à Jérusalem-Est. L'annexion
par Israël de la plupart des terres où ces colonies sont situées ne
pourrait avoir pour conséquence que le morcellement du futur État
palestinien: la circulation d'une ville palestinienne à l'autre et
vers l'étranger dépendrait du seul bon vouloir des autorités
israéliennes. Comment un État souverain pourrait-il accepter une telle
solution ? C'est pourtant bien cela qui a été proposé aux Palestiniens
à Camp David en juillet 2000. - Il importe aussi que la viabilité du
futur État palestinien soit garantie par des mesures qui favoriseront
son développement économique et la maîtrise, partagée sur un pied
d'égalité avec les pays voisins, des ressources en eau. - Le sort
actuel des réfugiés est un autre obstacle majeur à l'établissement
d'une paix véritable entre les deux peuples. Le mouvement sioniste,
après deux mille ans, a institué, pour les Juifs, le droit au retour.
Après cinquante ans, les Palestiniens ne sont-ils pas au moins aussi
fondés à exiger le droit au retour des réfugiés sur les terres dont
ils ont été chassés ou, pour ceux qui seraient amenés à y renoncer, le
droit à l'indemnisation pour les biens dont ils ont été spoliés ? La
reconnaissance par Israël de ce principe rendrait enfin au peuple
palestinien la justice qu'il réclame et ouvrirait la porte à une
véritable réconciliation. Les accords d'Oslo auraient pu conduire par
étapes à un règlement du conflit si une dynamique de paix l'avait
emporté sur la politique du fait accompli menée depuis lors par
Israël. Cette occasion a malheureusement été manquée, compte tenu du
rapport de force par trop inégal entre les deux parties et de la
mansuétude dont Israël bénéficie de la part des États-Unis. Nous
demandons dès lors à nos gouvernants européens de faire prévaloir le
Droit international et d'agir avec détermination pour qu'Israël s'y
conforme."

Maloka


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