23 octobre 2001

 

AFGHANISTAN : LE MYTHE DE L'OPIUM

On a entendu beaucoup de commentaires sur le rôle que jouerait la
production de l'opium dans le financement du gouvernement taliban
en Afghanistan et/ou de l'organisation El Quaada d'Oussama ben
Laden. Le 3 octobre dernier, Asa Hutchinson, administrateur de la
Drug Enforcement Agency (DEA - organisme de lutte contre la
drogue) témoignait devant un comité de la Chambre des
représentants et affirmait que le commerce illicite de l'opium profitait
largement au régime taliban et à Oussama ben Laden, tout en
reconnaissant que l'interdiction de la culture du pavot par le régime
taliban avait fait chuter considéralement la production.

Le chef de la DEA ajoutait toutefois que son organisme n'avait
constaté aucune diminution de la disponibilité de l'opium dans les
États avoisinants malgré une hausse temporaire des prix, mais aucune
augmentation sensible du prix dans les États consommateurs. Selon
Hutchison : «Depuis l'interdiction de la production d'opium imposée
par les taliban en juillet 2000, le prix du kilo d'opium est passé de
40 $ US à plus de 400 $ US. Cette hausse du prix, qui s'est limitée à
la région immédiate et ne s'est pas répercutée sur les marchés
internationaux, semble être un moyen pour les taliban de profiter
d'une denrée sur lequel ils exercent une quasi totale mainmise.»

Baisse de production, aucune rareté, hausse des prix ponctuelle dans
le marché régional qui ne se répercute pas à l'extérieur de ce marché,
il y a de quoi perdre son latin. La DEA et d'autres sources offrent
comme explication que le régime taliban disposait d'énormes stocks
avant d'imposer son interdiction de production, et que c'est
l'écoulement de ces stocks qui continuerait de financer le régime.

Pour sa part, le Programme des Nations Unies pour le contrôle
international des drogues (PNUCID/UNDCP) publiait la semaine
dernière son rapport annuel (format PDF) sur la production de
drogues en Afghanistan. On y affirme, comme à la DEA, que la
production d'opium a chuté de 94 % au cours de la dernière année,
passant de 3 276 tonnes à 185 tonnes. On fait, là aussi, allusion aux
stocks qui seraient écoulés et qui maintiendraient un niveau
d'approvisionnement des marchés.

Toutefois, au PNUCID, on précise qu'un seul des lieux de culture de
l'opium toujours en exploitation, sur les 25 recensés, est en territoire
taliban, et que les 24 autres sont situés au nord de l'axe
Jellalabad/Konduz, donc en territoire sous contrôle de l'Alliance du
Nord, les alliés pressentis par les États-Unis.

D'ailleurs, il existe une différence marquée entre les cartes des
régions productrices d'opium en Afghanistan fournies en appui aux
déclarations de la DEA, et celles venant appuyer les dires du
PNUCID.

Certains observateurs des Nations Unies estiment que la chute du
régime taliban, et l'accroissement du pouvoir politique de l'Alliance
du Nord, entraînerait une reprise à grande échelle de la production
d'opium. Par exemple, dans un bulletin d'information en date du
18 octobre, la Fondation des Nations Unies rappelle que le régime
taliban avait déclaré qu'en cas d'attaques aériennes de la part des
États-Unis, l'interdiction de la production d'opium serait levée.
Le régime de Kaboul, ou ce qu'il en reste, n'a rien annoncé de tel
jusqu'à maintenant, mais on craint qu'en l'absence des taliban pour
faire respecter l'interdiction, la production reprendra de plus belle à
l'échelle du pays.

Drug Enforcement Agency : Congressional Testimony
Statement by: Asa Hutchinson
http://www.dea.gov/pubs/testimony.htm
United Nations Drug Control Programme (UNDCP) :
Afghanistan (format PDF)
http://www.undcp.org/pakistan/report_2001-10-16_1.pdf
United Nations Foundation : Opium Production Down 94 Percent
http://www.unfoundation.org/unwire/util/display_stories.asp?objid=19806

[4] AU FIL DES RECHERCHES : GUERRE BACTÉRIOLOGIQUE
Incroyable, ce qu'on trouve sur Internet. Par exemple, en cherchant
de la documentation sur les armes chimiques et bactériologiques, on
apprend que le premier cas recensé d'utilisation d'armes chimiques
remonte à 429 av. J.-C. lors de la guerre du Péloponnèse. Selon le
Center for Nonproliferation Studies du Monterey Institute of
International Studies, les guerriers spartiates auraient utilisé des
émanations de combustion de souffre et de brai de goudron pour
incommoder l'ennemi. La naissance des armes chimiques.

Il faudra attendre (personne n'était pressé) à 1346 pour le premier cas
de guerre bactériologique. Les Mongols, qui assiégeait les Génois
occupant les fortifications de Kaffa (Crimée), catapultèrent des
cadavres de pestiférés par dessus les murs pour contaminer les
occupants. On croit que la technique fut imitée par les Russes contre
les Suédois lors de la Guerre du Nord (1710 à 1718).

Le premier cas d'utilisation d'armes bactériologiques en Amérique
remonte à 1763, alors que les forces de Lord Jeffrey Amherst,
commandant des forces britanniques, étaient assiégées à Fort Pitt
(maintenant la ville de Pittsburg). L'historien Peter d'Errico de
l'Université du Massachusetts rapporte avec de nombreuses
références à l'appui qu'un certain capitaine Siméon Écuyer livra aux
autochtones de la tribu des Ottawa qui assiégeait le fort et qui était
dirigée par le chef Pontiac, des couvertures et des morceaux de tissus
infectés du virus de la variole qui faisait déjà rage à l'intérieur des
fortifications. La stratégie eut pour effet de déclencher une épidémie
dans les rangs des autochtones, moins armés sur le plan immunitaire
pour combattre les «maladies des blancs».

Le 29 juillet 1899, la Convention de La Haye sur les règles de guerre
interdisait l'emploi de poison ou d'armes empoisonnées dans des
conflits. Mais malgré ce traité et d'autres qui suivirent, les armes
chimiques et bactériologiques ont toujours fait partie de l'arsenal des
belligérants, et les récents incidents ne viennent que s'ajouter à une
longue liste de cas.

Center for Nonproliferation Studies :
Chronology of State Use and Biological and
Chemical Weapons Control
http://cns.miis.edu/research/cbw/pastuse.htm
Peter d'Errico : Jeffrey Amherst and Smallpox Blankets
http://www.nativeweb.org/pages/legal/amherst/lord_jeff.html

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Note de do :

En Afghanistan, depuis 23 ans, ce sont les alliés des USA qui cultivent l'opium !

En effet, il y a plus de 20 ans, il s'agissait de faire en sorte que les guérillas islamistes anti-URSS soient le plus auto-financées possible. Quand, ensuite, les USA ont mis les Talibans au pouvoir (les talibans sont fondés en 1994 et arrivent au pouvoir en 1996) pour remplacer Massoud-Rabbani qui étaient passés dans le camps des Russes, ils ont incité les talibans à la culture de l'opium dans le même but !

Voir « Réalité sur l'UCK » Alexandre del Valle, 1999-12-26
http://www.geo-islam.org/content.php3?articleId=27
(Lire le paragraphe de présentation en gras, où l'on voit que les USA sont derrière l'UCK, puis la seconde moitié du dernier paragraphe, qui parle de Agim Gashi, surnommé le « Rambo » du Kosovo, lié aux islamo-terroristes d’Oussama Ben Laden et trafiquant de drogue)

Note à la note :

De la même façon, Jonas Savimbi (qui vient de crever, enfin une bonne nouvelle !), le chef de la guérilla UNITA (Union Nationale pour l'Indépendance Totale de l'Angola, sic), au service de la CIA, s'autofinançait le plus possible avec divers trafics, dont les diamants, les gorilles et les défenses d'éléphants.

Jonas Savimbi, financé par les USA, et allié à l'Afrique du Sud de l'apartheid, a tout fait à partir de 1975, date de l'indépendance de l'Angola, pour aider l'Afrique du Sud dans son désir d'envahir l'Angola et divers autres pays (dits de " la ligne de front ") afin d'y transporter l'apartheid et l'esclavage.

Les Angolais ont appelé Cuba au secours. Fidel et les Cubains ont envoyé 40 000 guérilleros pour aider le MPLA (Mouvement Pour la Libération de l'Angola) et toute la ligne de front. C'est l'Afrique du Sud qui a été vaincu. Et l'apartheid, au lieu de se généraliser à tout le sud de l'Afrique a disparu !

Aussi, n'essayez pas de dire du mal de Fidel ou des Cubains aux Noirs en Afrique !


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