8 novembre 2001

 

Vaste opération de police

contre les mouvements de défense des droits des prisonniers basques :

13 arrestations,

plusieurs locaux professionnels d'avocats illégalement perquisitionnés.


Le mercredi 31 octobre 2001, près de 200 policiers espagnols ont participé, sous les ordres du Juge Garzon, à une opération contre les mouvements de défense des droits des prisonniers Basques, les Gestoras Pro Amnistia (Groupes pour l'Amnistie) et Senideak-Gureak (Association des familles des prisonniers). Plusieurs locaux ont été perquisitionnés, 13 personnes présentées comme les responsables de ces mouvements légaux ont été arrêtées; 11 d'entre elles ont été incarcérées après leur garde à vue. Profitant de cette opération, les policiers ont aussi perquisitionné, en toute illégalité, sans mandat, les locaux professionnels de plusieurs avocats, notamment à Hernani (Gipuzkoa). Leurs ordinateurs et de nombreux documents ont été emportés à Madrid et mis à la disposition du juge. Leurs locaux furent fermés pendant plusieurs jours; le juge a refusé jusqu'à maintenant de rendre aux avocats le matériel illégalement saisi.


Cette vaste opération intervient juste une semaine après que les mouvements de défense des droits des prisonniers basques aient tenu une importante conférence de presse dénonçant les pratiques systématiques de torture subie par les militants basques par les membres des forces de sécurité espagnoles. Ces organisations avaient notamment diffusé auprès des journalistes les photographies prises par les médecins de l'Hôpital San Carlos de Madrid lors de l'incarcération d'Iratxe Sorzabal en mars 2001. Ces photos révèlent sans conteste possible les larges traces de brûlure dues aux chocs électriques infligés par les membres de la Guardia Civil espagnole. A ce jour, depuis le début de l'année 2001, 79 personnes arrêtées ont dénoncé les mauvais traitements qu'elles ont subies pendant leur garde à vue.


Cette opération de police vise à criminaliser toutes les organisations qui peuvent apporter aide et assistance aux nombreux prisonniers politiques basques et à leurs familles. Parce qu'ils les soutiennent, parce qu'ils dénoncent la torture et la dispersion, les militants de ces mouvements sont directement accusés d'être membres de l'ETA. De même, les avocats des prisonniers sont accusés d'être leurs complices. Ces arrestations font partie de l'offensive "globale" menée systématiquement par le Gouvernement espagnol qui vise à interdire tout mouvement ou toute expression qui, de près ou de loin, peuvent être assimilés à la cause basque : emprisonnement de toute la direction politique du parti indépendantiste basque Herri Batasuna, fermetures du quotidien Egin et d'une radio libre, interdiction de la revue d'investigation "Ardi Beltza", interdiction du mouvement de jeunesse Haika, arrestation de plusieurs dirigeants de mouvements de désobéissance civile, fermetures d'entreprises et incarcérations de leurs dirigeants, etc…


Refusant toute solution politique au Pays basque, les autorités espagnoles visent en fait, sous couvert de lutte contre le terrorisme, à faire taire toutes les voix dissidentes, à interdire et criminaliser toute revendication publique et démocratique du respect des droits individuels et collectifs. En s'attaquant aux avocats, il s'agit aussi d'anéantir les droits de la défense et de laisser libre cours à l'arbitraire.


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