12 septembre 2001

 

Certains spéculateurs ont gagné gros mardi sur les bourses internationales


ZURICH, 12 sept (AFP) - Certains spéculateurs ont gagné gros mardi sur les places boursières internationales, en chute libre après les attentats terroristes aux Etats-Unis, a-t-on appris mercredi à Zurich de sources bancaires informées.

"Il y a des banques qui ont gagné beaucoup, hier (mardi), entre 15H00, juste après l'annonce des attentats, et la clôture des bourses européennes", a indiqué une source proche des milieux financiers.

La technique utilisée est simple mais risquée: il s'agit de vendre tout de suite après l'annonce de la catastrophe des titres que l'on n'a pas et que l'on va emprunter sur le marché pour quelques heures.

Juste avant la clôture du marché, on achète ces titres sur le marché à bas prix, pour pouvoir les livrer à son acheteur au prix convenu après 15H00 et qui est plus élevé. En outre, on rend les titres empruntés à son propriétaire.

Le bénéfice revient à la banque qui emploie le spéculateur audacieux, qui en récupère une partie à la fin de l'année sous forme de primes.

"Les particuliers ne spéculent qu'à la hausse, alors que l'on peut gagner aussi beaucoup d'argent dans un marché en baisse", a-t-on encore indiqué dans les milieux financiers, sous couvert d'anonymat.

Sur le long terme, indique un analyste financier, l'expérience montre que l'on gagne autant que l'on perd avec cette stratégie. "Les bénéfices s'annulent en fin de compte avec les pertes, car le risque est très élevé", a-t-il déclaré.

Par définition, les marchés volatiles se retournent d'un instant à l'autre, et pas toujours dans le sens escompté par le spéculateur.

S'il a misé dans le bon sens, comme certaines banques étrangères établies en Suisse mardi, cela peut rapporter beaucoup d'argent.

"Dans les finances, il y a un principe de base: on ne gagne beaucoup en peu de temps que si on accepte de prendre un risque élevé. Il n'y a pas de miracle", a encore indiqué l'analyste.

De son côté, un autre spécialiste estime que "ce n'est pas très moral de gagner ainsi de l'argent sur un tel malheur. Mais l'argent n'a pas d'odeur".

Certains pays n'apprécient cependant pas que leurs banques s'amusent à spéculer sur leur monnaie ou avec les actions de leurs principales entreprises, lorsqu'ils traversent une crise.

Ainsi il y a quelques années, les banques françaises, établies à l'étranger, avaient reçu des instructions strictes de ne pas spéculer contre le franc français.

Mardi, le jour des attentats, la Bourse suisse a perdu plus de 7% entre le moment de l'annonce de la catastrophe et la clôture des marchés à 17H30 (15H30 GMT).


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