13 novembre 2007

TOUT LE POUVOIR AUX ASSEMBLÉES GÉNÉRALES !

http://mai68.org/ag/1209.htm
http://cronstadt.org/ag/1209.htm
http://kalachnikov.org/ag/1209.htm

Contre les référendums organisés par les présidences d'université

    Opposons-nous aux votes à bulletins secrets, moyen pour briser la lutte. Cf le texte du comité d'occupation de Rouen à ce sujet (écrit la semaine dernière avant le sabotage de l'AG organisée par le président) :

    REPRENDRE L'INITIATIVE

    À l'issue de plus d'une semaine de grève, d'occupation et de blocage, le président de l'université de Rouen, après avoir fait pression sur les occupants en leur envoyant ses hommes de main, sort aujourd'hui de son chapeau, dans un accès de panique, la carte du référendum. Cette minable petite opération, montée en catimini, vise évidemment à faire débloquer la fac, à empêcher l'occupation, à faire taire tout ce qui commençait à s'exprimer dans ce début de mouvement. Après avoir fait campagne pendant l'Assemblée Générale de lundi dernier contre la grève et le blocage, voilà qu'il juge désormais que cette AG n'était pas légitime. D'où vient ce soudain retournement de veste ?

    Le blocage, comme l'a prouvé le mouvement "antiCPE" et comme l'ont confirmé les événements de la semaine dernière, est le seul moyen de lutte réel des étudiants, c'est lui qui rend la grève effective. En s'attaquant à la possibilité du blocage, c'est la possibilité de la lutte elle-même qui est visée. Une attaque de plus dans une offensive généralisée visant à retirer à tous ceux qui entendent encore résister leurs dernières cartouches. La manœuvre mesquine de notre despote de province pourrait faire simplement sourire si elle ne s'inscrivait pas dans une logique plus ample, celle qui retire leurs permis aux routiers qui bloquent les routes, qui remplace les postiers qui l'ouvrent un peu trop par des intérimaires et qui impose le service minimum aux cheminots en grève. Dans ces luttes, ce ne sont pas seulement des acquis qui sont défendus, des lois isolées qui sont contestées, c'est le simple fait de pouvoir continuer à lutter dans les années qui viennent, ce qui est à la fois peu et tout, qui est en jeu. Comme le disaient des cheminots sur les piquets de grève il y a deux semaines : « si on perd là, on a tout perdu ! »

    On nous présente ce référendum comme la garantie de la démocratie. Ah ! La démocratie ! Le sacro-saint mot est lâché ! Le culte de la démocratie, celui que l'on exporte à coups de M16 dans le monde, et que l'on défend dans nos rues à coups de tonfa et de flashball, on nous le ressert à chaque fois qu'un rapport de force atteint le point d'intensité où il devient politique, où il commence à engager l'existence des protagonistes. Le président veut donc nous faire voter. Mais voter, ce n'est pas un acte, ce n'est même pas une décision, ou alors une de celles qui n'engagent à rien, qui n'impliquent pas d'être suivie d'effets. Parmi ceux qui votent le blocage, rares sont ceux qui viennent effectivement bloquer et parmi ceux qui votent contre, aucun ne serait prêt à faire appliquer sa décision. Le vote réduit le rapport de force réel à une abstraction pure, à de simples sommes de chiffres. Le vote exempte de tout acte.

    On nous parle de « légitimité », on nous dit que les grévistes sont une « minorité ». Mais, de toute notre histoire, quelle grève, quel combat, quelle résistance n'a pas été initiée par une minorité ? Pour que même cela ait été oublié de presque tous, il a fallu gommer cette histoire, l'ensevelir, la pacifier.

    Ce référendum fait comme si la lutte ne nous appartenait pas. Mais au nom de quoi cette décision devrait concerner l'ensemble de la « communauté étudiante » ? Quelle communauté étudiante ? Cette communauté purement abstraite, constituées d'étrangers les uns aux autres, qui n'ont rien de commun que leur absence de commun. Pourquoi pas toute la communauté rouennaise, ou encore l'ensemble des Français pendant qu'on y est ? Face à cela, il y a une communauté réelle qui se constitue, qui se cherche, qui se bricole entre l'occupation, les AG, les manifs : une communauté de lutte.

    Voici ce que nous opposons au mauvais coup du président félon :

    1. L'auto-organisation de tous ceux qui combattent effectivement, étudiants ou non.

    2. L'occupation de l'amphi Axelrad pour disposer d'une base arrière pour nos actions à venir.

    3. Le blocage de l'université pour rassembler nos forces, le blocage économique pour augmenter notre capacité de nuisance.

    4. La création d'un comité d'action pour réfléchir froidement aux moyens d'agir et aux cibles à frapper.

    5. Une commission gastronomique pour ne pas s'engager dans la lutte le ventre vide.

    6. Que notre lutte résonne avec toutes les autres. Organisons-nous avec tous ceux qui agissent déjà là où ils sont.

    7. À l'abstraction du vote, nous opposons la réalité de l'initiative.

    TOUT LE POUVOIR A L'INITIATIVE ! DES ACTES !

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REMARQUE de do :

Salut à toutes et à tous,

On a rarement l'occasion de lire un aussi beau texte, quand on songe qu'il n'a pas été écrit par un individu isolé mais signé par tout le comité d'occupation de Rouen, on se dit que ce mouvement est bien parti. si nous le faisons durer, c'est la révolution qui est en jeu !

Bien à vous,
do
http://mai68.org

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REMARQUE de Jean :

Les anti-bloqueurs

Je sais que c'est moins important que ce qui est dit dans le texte du comité d'occupation de Rouen, mais tout de même :

À propos de la légitimité des référendum, il faut remarquer et d'une qu'ils sont organisés contre nous par le chef des antiblocages (la présidence de l'université), ce qui est inadmissible ; et de deux qu'il y a de nombreux étudiants antiblocages ou simplement non-grévistes qui ne viennent jamais ou presque jamais aux cours en tant normal, on se demande pourquoi ils se réveillent subitement.

Ces deux remarques enlèvent toute légitimité aux référendum antiblocage.

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REMARQUE de do :

Tout le pouvoir aux Assemblées Générales !

Ce n'est pas à l'"autorité" d'organiser les votes :

http://mai68.org/ag/962.htm

Le blocage total des universités est indispensable pendant tout le temps que durera le mouvement :

http://mai68.org/ag/932.htm

Bloquer totalement et occuper massivement Paris 1 AVANT le référendum de la direction :

http://mai68.org/ag/1235.htm

Tout le pouvoir aux Assemblées Générales !

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REMARQUE de do :

Cool mais ferme

L'attitude à tenir vis-à-vis des antigrévistes et des antiblocages est variable. Il faut savoir discerner entre les antigrévistes et antiblocages virulents d'une part ; et, de l'autre, les suivistes avec qui il faut prendre le temps d'expliquer, surtout quand ils sont pour nos revendications, qu'ils se font manipuler par les antiblocages virulents.

Bien expliquer à tout le monde dans chaque AG quelle est la base sociale, c'est-à-dire qui sont les chefs, des antigrévistes et antiblocages virulents : l'UNI et les fascistes.

Partant de là, il nous sera permis de faire ce qu'il faut faire pour que la grève dure avec un vrai blocage et une vraie occupation des locaux.

Nous devons être "COOLS MAIS FERMES !", c'est-à-dire accepter de discuter amicalement ou presque avec les non-grévistes et antiblocages non-virulent afin de leur expliquer la situation, être cool avec eux autant qu'il est possible.

Mais, nous devons être d'une telle fermeté avec les antigrévistes et les antiblocages virulents qu'ils en soient, au bout d'un moment, découragés de revenir !

Je vous précise qu'en 1975, dans ma fac, j'ai discuté pendant des heures avec une vingtaine de non grévistes non virulents et que l'année suivante ils faisaient partie des meilleurs grévistes !

Donc, la distinction entre antigrévistes virulents et non virulents est essentielle à tous les niveaux.

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REMARQUE de Claudine :

Sur le vote à bulletin secret,

ce qu'il faut répondre c'est que ce n'est en aucun cas démocratique. Il n'y a démocratie que quand il y a débat, discussions, prise de décisions collective. (-> la société dans laquelle on est, est loin d'être aussi démocratique que certains prétendent)

Le vote à bulletins secrets, c'est "chacun pour soi" !

Le vote à main levée, c'est "un pour tous et tous pour un" !

TOUS POUVOIRS AUX AG !

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REMARQUE de Juliette :

Dans un référendum à bulletins secrets pour décider du blocage de la fac, seuls les étudiants votent alors qu'ils ne sont pas les seuls à être concernés par la privatisation des universités : tout le monde l'est !

En AG, tout le monde peut venir. Tout le monde est invité : il ne s'agit pas d'un mouvement seulement étudiant, mais d'un mouvement de contestation global : sécu, retraites, services publics, etc. ... modèle de société où l'on veut vivre.

Quand le vote sur le blocage a lieu en AG, il est précédé de quantité d'interventions expliquant diverses positions. Des discussions s'instaurent, des débats ont lieu, et c'est finalement en toute connaissance de cause que les étudiants votent.

Tandis que dans un référendum sur le blocage organisé par la direction de la fac, les étudiants arrivent de chez eux, et votent sans avoir participé à aucun débat sur le sujet, puis repartent. Ils votent sans connaître les tenants et aboutissants, ils ont dans la tête seulement la propagande du sarkonazi qu'ils ont entendu à la télé !

Dans un vote à mains levées en AG, tout le monde, c'est-à-dire chacun de nous, peut voir le nombre de mains levées pour ou contre. Chacun peut vérifier s'il y a triche ou pas.

Tandis que dans un vote à bulletin secret, il est trop facile de tricher et de rien pouvoir vérifier !

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REMARQUES de do :

En mai 68, il y eut 99% de reçus aux examens : par conséquent, les étudiants et les lycéens ne doivent jamais avoir peur de faire de vraies grèves, même quand la période des examens s'approche. C'est un excellent argument à utiliser en AG étudiante ou lycéenne pour faire voter la grève parce qu'il est parfaitement véridique. Cet article intitulé « Vive la Révolution ! Les bénéfices de long terme de 1968 » vous montrera à quel point les examens obtenus en 1968 ont profité à l'ensemble des contestataires de cette heureuse époque et à leur descendance. Celles et ceux qui ont fait mai 68 ont eu des avantages énormes ! Faisons comme eux !

http://mai68.org/ag/946.htm

Pour tirer profit des acquis de la lutte "AntiCPE", vous pouvez cliquer ici, vous aurez accès aux principaux textes publiés sur ce site :

http://mai68.org/ag/978.htm


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