8 aout 2006

Total Respect à la Résistance Libanaise !

    Face aux discours répugnants de la néo-voix imperialiste de Bush et Olmert, voici le discours posé et determiné de résistants. Soutien !

http://mai68.org/ag/1039.htm
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http://www.chez.com/vlr/ag/1039.htm
Lien originel : http://protection-palestine.org/article.php3?id_article=3290

    Face à la puanteur dégagée par les cadavres, Cheikh Ahmed est le seul à ne pas se protéger le nez d'un masque chirurgical. Lunettes légèrement teintées et turban blanc, ce dirigeant du Hezbollah au Liban sud observe, imperturbable, le désordre désormais habituel régnant devant l'hôpital gouvernemental de Tyr.

    Face au spectacle de désolation, l'homme affiche sa sérénité. "La résistance se porte bien, déclare-t-il. L'action meurtrière d'Israël a contribué à rapprocher plus encore le peuple du Hezbollah. Non seulement au Liban, mais aussi dans tous les pays arabes et musulmans, chaque jour plus nombreux à manifester leur soutien."

    L'évocation d'un parrainage actif de Téhéran et Damas à l'organisation chiite libanaise lui fait hausser le sourcil. "Que signifie cette obsession occidentale d'un soutien du Hezbollah par l'Iran et la Syrie ? Leurs médias se donnent-ils par ailleurs la peine de préciser qu'Israël est soutenu par les États-Unis et l'Europe ?"

    "Ma réponse sur le rôle de l'Iran et de la Syrie, ajoute Cheikh Ahmed, se résume par le discours de Condoleezza Rice. Celle-ci ne cesse d'appeler de ses voeux un "Grand Moyen-Orient". Et bien, le voilà ! Face au plan américano-sioniste de destruction systématique du Liban, le "Grand Moyen-Orient" réagit en choeur pour défendre ses droits. L'objectif du Hezbollah n'a jamais changé. Depuis sa création, il s'agit de se battre contre l'occupation et l'agression israéliennes au Liban. Nous représentons la résistance de tous les Libanais. La Syrie et l'Iran prennent à coeur le sort de notre pays. C'est normal."

    "Si, selon les Américains, ce sont des terroristes, si tous les Arabes et les musulmans sont des terroristes, ajoute-t-il avec ironie, alors nous nous revendiquons fièrement comme une organisation terroriste."

    Le bilan de l'offensive israélienne — plus de 1000 morts selon les chiffres officiels — a répandu la haine des Israéliens, même chez les Libanais les moins enclins à soutenir le Parti de Dieu chiite. De ce point de vue, nul doute que le Hezbollah pourra bénéficier de bataillons de relève, si besoin était.

    Aadel, un jeune déplacé du Sud rencontré à Saïda, explique qu'il est "communiste et athée au dernier degré". "J'ai déjà proposé mon aide au Hezbollah, assure-t-il. Ils m'ont remercié et m'ont répondu que ce n'était pas nécessaire pour l'instant. Dès qu'ils le souhaiteront, je me battrai." "Hezbollah est le seul groupe armé à n'avoir jamais retourné ses armes contre les autres communautés libanaises. Il représente aujourd'hui notre plus fort atout militaire contre l'ennemi. Il est logique de les soutenir.", conclut-il.

    Sur une route, non loin de Tyr, Hussein, un combattant du Hezbollah, transporte de longs cylindres métalliques à l'arrière de sa fourgonnette. Elles contiendront des charges explosives qui seront enterrées et qu'une simple pression sur télécommande fera ensuite sauter au passage d'un char de Tsahal. Ces précisions fournies, il sera impossible de photographier le petit arsenal. "Nous n'en avons pas après les journalistes, explique Hussein, mais nous nous méfions des images. Le sud du Liban est infiltré d'espions et nous avons eu plusieurs mauvaises expériences par le passé. Notre force consiste à préserver le secret militaire."

    "Hezbollah ne prévient pas et ne rend compte à personne, confirme Hajj Rifaat, responsable du Fatah dans le camp palestinien de Rachidiyé, près de Tyr. Seul le Hamas, présent dans certains camps palestiniens au Liban sud, participe activement aux opérations. Si les fedayins palestiniens avaient adopté la même tactique il y a trente ans, peut-être n'aurions-nous pas perdu si vite. Mais ce que nous avons compris aujourd'hui semble échapper aux stratèges israéliens. Voyez le résultat !"

    Sur les défaites et victoires militaires, difficile de se fier aux déclarations contradictoires de chacun des deux camps. De sa base de Naqoura, à l'extrême sud du Liban, l'officier de liaison à la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), le colonel français Jacques Colleville, est l'un des meilleurs connaisseurs de la situation sur le terrain. "Tout le monde a été surpris par le degré de préparation du Hezbollah, reconnaît-il, ainsi que le degré de méconnaissance d'Israël."

    "La Finul estime à 16 000 le nombre de roquettes dont disposait le Hezbollah au début de la guerre. Leur capacité en armes et en munitions est restée intacte aux trois quarts, estime le colonel Colleville. Leurs réseaux souterrains fortifiés sont très efficaces. Des poches de résistance ont refait surface dans des zones qu'Israël croyait contrôler... Après plusieurs semaines de frappes aussi puissantes qu'intensives autour de la place forte de Bint Jbeil, on a vu des combattants du Hezbollah sortir de leur trou, aussi frais qu'aux premiers jours des combats. Il n'y a pas ici de batailles terrestres de type européen."

    Selon le colonel Colleville, "il s'agit d'une guérilla urbaine, ce qui n'est pas forcément en faveur de l'attaquant et contre laquelle les bombardements sont peu efficaces. La mobilisation des soldats de réserve israéliens ne change rien à la donne. Sur le terrain, il est très difficile d'imaginer la fin des combats".


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